CHRONIQUES
Le Burn out, de quoi s’agit-il exactement ?
Conditions de travail > SSCT - 02/12/25
Le Burn out ou l’épuisement professionnel est une maladie définie par l’OMS comme un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d’incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail. Faisons le point sur cette maladie invalidante et les modalités de reconnaissance de celle-ci.
Caractéristiques du Burn out
Selon l’INRS le Burn out est un ensemble de réactions consécutives à des situations de stress professionnels chronique dans lesquelles la dimension de l’engagement est prédominante. Il se caractérise par trois dimensions
- L’épuisement émotionnel : sentiment d’être vidé de ses ressources émotionnelles
- La dépersonnalisation ou le cynisme : insensibilité au monde environnant, déshumanisation de la relation à l’autre ou vision négative des autres et du travail
- Le sentiment de non-accomplissement personnel au travail : sentiment de ne pas parvenir à répondre correctement aux attentes de l'entourage, dépréciation de ses résultats, sentiment de gâchis…
Un salarié en Burn out va développer les symptômes suivants (Source Vidal) :
- Fatigue permanente
- Maux de dos
- Migraine
- Insomnie
- Maux de ventre
- Anxiété (irritabilité, isolement, difficulté de concentration, démotivation)
- Troubles de comportement alimentaire
- Toxicomanie
- Dépression
En 2015, l’institut de veille sanitaire a estimé que le Burn out concernait environ 7% des salariés, soit un peu plus de 30 000 personnes.
Faire reconnaitre le Burn out
A l’heure où nous écrivons ces lignes, le Burn out n’est pas reconnu officiellement dans la liste des maladies professionnelles.
Ainsi, le salarié atteint d’une telle maladie doit constituer un dossier auprès de la CPAM s’il est établi qu’elle est essentiellement et directement causée par le travail habituel de la victime et qu’elle entraine son décès ou une incapacité permanente d’un taux au moins égal à 25% (article L461-1 du code de la sécurité sociale). Seul le salarié (ou ses ayants droits le cas échéant) peut constituer un tel dossier. L’employeur n’a ici aucun rôle à jouer en matière de déclaration auprès de la CPAM, contrairement à la procédure de déclaration d’un accident du travail.
Il conviendra donc pour le salarié d’apporter la preuve qu’une telle maladie est effectivement en lien avec son travail et qu’elle a entrainé une incapacité d’au moins 25%. Un tel taux devra être déterminé par le médecin-conseil de la sécurité sociale.
Le dossier du salarié sera soumis en tout état de cause à un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles qui statuera sur le cas qui lui a été apporté et notamment sur le lien de causalité entre la maladie du salarié et ses conditions de travail.
Le rôle du CSE
Face à cette maladie, les élus devront en tout état de cause réagir. Ils pourront effectivement diligenter une enquête, et ce y compris si la maladie professionnelle n’a pas encore été reconnue par la CPAM.
En effet, l’article L2312-13 du code du travail prévoit que les élus peuvent réaliser des enquêtes en matière d’accidents du travail ou de maladies professionnelles ou à caractère professionnel.
Ainsi, dans une telle situation, les élus peuvent voter l’organisation d’une telle enquête, qui sera conjointe avec l’employeur (article R2312-2 du code du travail) afin d’analyser quelles sont les causes d’un tel burn out et mettre en place un plan d’action pertinent et suffisant pour éviter la survenance d’une autre maladie professionnelle tel que le Burn out.
Par ailleurs, rappelons que les élus doivent faire des inspections (article L2312-13 du code du travail). Il serait utile dans une telle situation de s’inspirer des travaux de l’INRS ou encore des outils de mesures spécifiques au burn out afin de détecter des situations risquées en matière de RPS.
Le test de Maslach (Maslach Burnout Inventory) est notamment un des questionnaires les plus utilisés sur une telle thématique afin de pouvoir détecter les situations de burn out.
En complément du questionnaire de l’INRS, cela permettra aux élus d’analyser les conditions de travail des salariés notamment au regard des RPS et de proposer à l’employeur toutes les mesures de prévention permettant de supprimer ou d’amoindrir les risques afférents à l’épuisement professionnel.
Les élus et l’employeur doivent en tout état de cause se préoccuper de la santé mentale des salariés, et non seulement le 10 octobre qui est la journée de la santé mentale.
RÉAGIR À CET ARTICLE
Poster un Commentaire